Anti-verrues, attention au risque de brûlure !

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Rédigé par Estelle B. et publié le 28 novembre 2019

Les verrues concernent environ 25 % des Français à un moment ou à un autre de leur vie. Si 60 % des verrues guérissent spontanément dans les deux années qui suivent leur apparition, d’autres nécessitent des traitements anti-verrues pour les éradiquer. Parmi ces traitements disponibles sans ordonnance, certains comportent un risque de brûlure. Explications.

Traitement anti-verrues pour traiter une verrue sur un doigt qui risque la brûlure

Verrues et traitements kératolytiques

Les verrues apparaissent suite à l’infection par un virus de type Papillomavirus humain. Elles se retrouvent le plus souvent sur les mains, les pieds, les coudes ou les genoux. Bénignes, elles peuvent cependant selon leur nature et leur localisation entraîner :

  • Une gêne esthétique ;
  • Une gêne fonctionnelle ;
  • Des douleurs.

La majorité des verrues guérissent spontanément en quelques mois. Mais parfois, un traitement est nécessaire. Les traitements disponibles sont les suivants :

  • La cryothérapie par l’azote liquide, généralement dans le cabinet du dermatologue ;
  • Le curetage des verrues sous anesthésie locale ;
  • Le laser à gaz carbonique ;
  • Les traitements kératolytiques ou verrucides, à appliquer sur la peau.

Produits anti-verrues et risque de brûlure

Les traitements kératolytiques sont largement utilisés par les personnes qui souhaitent se débarrasser de verrues gênantes, car ils sont disponibles sans ordonnance. Ces produits contiennent de l’acide salicylique ou d’autres substances acides et corrosives qui attaquent la verrue et élimine le virus responsable.

Ces produits nécessitent des précautions lors de leur utilisation, en raison notamment d’un risque de brûlure. Ainsi, récemment deux dispositifs anti-verrues ont été interdits par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), suite à des cas de brûlure :

  • Expert 1.2.3 Verrues Cutafilm® ;
  • Steripan Traitement Verrues®.

Plusieurs cas de brûlures du second degré ont été rapportés par des utilisateurs de ces deux produits, suite au renversement accidentel du flacon. Ces deux produits sont donc retirés du marché et les personnes qui en possèdent encore à leur domicile doivent les rapporter en pharmacie, en parapharmacie ou dans les magasins.

Deux produits anti-verrues retirés du marché

Par ailleurs, le traitement verrucide Objectif ZeroVerrue Original®, dont le flacon possède un bouchon blanc, doit également être rapporté, même s’il ne fait pas l’objet d’un retrait du marché. Destiné au traitement topique des verrues des mains, des pieds, des coudes ou des genoux chez les personnes de plus de 4 ans, ce traitement a fait l’objet de plusieurs signalements d’événements indésirables graves. En effet, des ingestions accidentelles ayant provoqué des brûlures du pharynx et de l’œsophage chez des enfants en bas âge ont été rapportées à l’ANSM.

Depuis mars 2019, le fabricant de ce produit a modifié son conditionnement, en remplaçant le bouchon blanc par un bouchon orange. Il faut noter que ce produit n’expose pas au risque de brûlure cutanée, puisqu’il est équipé d’un dispositif de sécurité prévenant le renversement accidentel.

Les traitements kératolytiques, composés de substances corrosives, doivent être utilisés avec précaution pour minimiser le risque de brûlure. Ils sont également à proscrire chez les enfants en bas âge, les femmes enceintes et les sujets diabétiques.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Les flacons de plusieurs produits anti-verrue ne doivent plus être utilisés par les patients et sont à rapporter sur les lieux de vente – Point d’Information. ANSM. Consulté le 25 novembre 2019.