Conséquences


Court termeLong terme

Court terme

Inflammation

La brûlure solaire provoque la libération dans les tissus de médiateurs de l’inflammation. Ce sont des molécules qui provoquent une inflammation : rougeur, chaleur, douleur.

Le premier stade de l’inflammation se manifeste par une rougeur plus ou moins douloureuse. La rougeur disparaît à la pression (la peau blanchit quand on appuie le doigt dessus), ce qui démontre qu’elle est liée à la dilatation des vaisseaux sanguins superficiels de la peau.

Localement, cette inflammation peut produire un oedème par passage de liquide (exsudat) des capillaires sanguins vers les tissus. Cet oedème peut, pour des brûlures plus graves, provoquer la formation de cloques, ou bulles, remplies d’un liquide transparent.

dilatation capillaires
Les médiateurs de l’inflammation provoquent une dilatation des capillaires sanguins

L’inflammation disparaît naturellement en 24 à 72 heures selon l’intensité de la brûlure et le type de carnation.
Les bulles mettent plus de temps à se résorber, en fonction du volume de liquide qui doit être réabsorbé par les tissus.

Vous pouvez aider votre peau en appliquant un produit qui réduit la rougeur.

Eclatement des vaisseaux sanguins superficiels

Sous l’effet de la chaleur, les vaisseaux sanguins superficiels se dilatent et peuvent même éclater.
Ce phénomène est fréquent sur les cuisses, notamment chez les femmes ayant une peau fine, une carnation claire et surtout une insuffisance veineuse superficielle (I.V.S.) préexistante.

L’insuffisance veineuse superficielle se caractérise par la sensation de jambes lourdes, notamment dans les phases de piétinement ou de station debout prolongée. Dans certains cas, on constate aussi l’apparition de varices sur les jambes. En cas d’I.V.S., il est recommandé d’éviter une exposition directe prolongée aux rayons UV.

L’éclatement de ces vaisseaux sanguins superficiels est irréversible. La sclérothérapie permet d’éliminer ces vaisseaux. C’est une intervention pratiquée par un phlébologue ou un dermatologue, qui consiste à injecter un produit dans ces vaisseaux pour provoquer leur résorption (ils s’atrophient et disparaissent).

éclatement des vaisseaux
L’insuffisance veineuse superficielle et le soleil : des effets visibles…
éclatement des vaisseaux
… que seule la sclérothérapie peut faire disparaître.

Douleur locale

Elle se situe sur la zone brûlée (coups de soleil). Elle se manifeste en général par une sensibilité au toucher (contact avec les vêtements, les draps…). Elle peut être gênante lors du sommeil (appui sur les zones brûlées).

Elle est due à la conjonction de l’œdème en profondeur et du dessèchement en surface. L’œdème fait gonfler la peau, le dessèchement provoque au contraire sa rétractation. Les couches superficielles de la peau subissent donc une douloureuse tension.

Cette douleur disparaît le plus souvent en 24 heures, lorsque l’œdème diminue et que la peau se réhydrate naturellement.

L’application d’un produit hydratant permet de supprimer cette douleur.
On peut aussi utiliser des antalgiques de type paracétamol qui diminuent la douleur et la fièvre éventuelle. Néanmoins, ils n’agissent que sur la sensation de douleur, pas sur sa cause. Une hydratation locale est donc préférable pour traiter la douleur locale, les antalgiques servant à traiter une éventuelle fièvre ou des maux de tête associés au coup de soleil.

douleur locale
L’épiderme déshydraté se rétracte, contrairement au derme qui se dilate
épiderme assoupli
L’épiderme assoupli peut « accompagner » la dilatation due à l’œdème.

Céphalées (maux de tête) – fièvre

Céphalées et fièvre sont liées à la libération massive d’agents inflammatoires à cause de la brûlure solaire.

La fièvre provoque une plus grande perte d’eau par sudation (l’eau s’évapore sous forme de sueur). Il peut y avoir alors risque de déshydratation, notamment chez les enfants (et encore plus chez un nourrisson). En cas de fièvre consécutive à un coup de soleil, il faut donc boire par petites gorgées, beaucoup d’eau froide. Même si l’on n’a pas soif, il faut boire beaucoup d’eau.

Fièvre et maux de tête se résorbent généralement en quelques heures. La prise d’un médicament antalgique (anti-douleur) et antipyrétique (anti-fièvre) comme l’aspirine, le paracétamol ou l’ibuprofène, permet de les éviter. Il est recommandé de prendre un tel médicament dès l’apparition des maux de tête ou de la fièvre, ou mieux lorsque l’on constate un coup de soleil intense ou étendu.

Si la température dépasse 40°C, surtout chez un enfant, il est préférable de demander un avis médical.

Ne pas se remettre au soleil.

Allergie au soleil

Certains cas de coups de soleil, voire même de simple exposition au soleil, peuvent déclencher une allergie au soleil, aussi appelée lucite.

Cette allergie est une réaction anormale au rayonnement solaire, caractérisée par :

  • soit une exagération de la réaction normale au soleil : des coups de soleil apparaissent alors même pour un temps d’exposition minime,
  • soit une réaction anormale au soleil : l’exposition solaire provoque des réactions de type urticaire (éruption de boutons ou plaques rouges avec démangeaisons) ou eczéma (plaques rouges avec démangeaisons et présence de vésicules pleines d’un liquide transparent).
allergie au soleil
Un coup de soleil peut déclencher une allergie au soleil

Ces allergies ne régressent pas d’elles-mêmes. Elles ont tendance à s’aggraver en cas d’exposition au soleil. C’est pourquoi on évite, en cas d’allergie au soleil, toute exposition au rayonnement solaire et on protège au maximum les zones éventuellement exposées par des cosmétiques très protecteurs.
On peut aussi utiliser préventivement des vitamines photoprotectrices (dont les caroténoïdes) en capsule.

Vomissements

Les vomissements sont un signe de gravité. Ils sont la conséquence d’une hyperthermie sévère (augmentation de la température du corps).

Il faut refroidir l’ensemble du corps : prendre des bains 2°C en dessous de la température du corps, ne pas se couvrir (pas de couverture, vêtements légers…) et consulter un médecin si les symptômes persistent au-delà d’une demi-journée ou s’ils s’aggravent.

Long terme

Fragilisation de la peau

La peau qui vient de subir un coup de soleil a saturé ses défenses face au soleil : il faut attendre que la rougeur ait disparu pour retourner au soleil. De même, elle est plus sensible à toutes les autres agressions (froid, vent, sel, …) et doit donc être ménagée le temps que la rougeur disparaisse.

Si la brûlure est importante avec cloques, il peut rester des séquelles pigmentaires irréversibles, sous forme de tâches brunes inesthétiques qu’il faut éviter de mettre au soleil pour ne pas aggraver la pigmentation.
fragilisation de la peau

Mécanismes du vieillissement cutané

Le vieillissement cutané est un phénomène naturel inéluctable :

  • la peau devient plus épaisse, rugueuse, jaunâtre,
  • elle perd de son élasticité, elle s’affaisse, des rides apparaissent,
  • la production de sébum diminue, la peau se fragilise, elle se défend moins bien face à des agressions extérieures (froid, chaud, vent, …), elle se dessèche,
  • des tâches pigmentées (ou « tâches de vieillesse ») apparaissent.

Ce vieillissement peut être ralenti par un entretien correct de la peau, ou accéléré en cas d’exposition solaire intense et prolongée.

Soleil et vieillissement cutané

Le rayonnement solaire produit, par excitation moléculaire, des radicaux libres, ou oxydants. Ces radicaux libres très réactifs détruisent :

  • les fibres de collagène responsables de l’aspect lisse et sans rides de la peau,
  • les fibres de fibrine assurant son élasticité.

Cette destruction est lente et progressive, mais irréversible.

L’ombre et les crèmes solaires ont donc une indéniable action anti-rides à long terme.

veillissement cutané
Les radicaux libres produits par le soleil attaquent les fibres de la peau
veillissement de la peau
Les fibres rompues, la peau vieillit

Cancer de la peau

Le cancer de la peau correspond à la prolifération au niveau cutané de cellules cancéreuses. Il est dû à une modification du patrimoine génétique de cellules de la peau, qui, de ce fait, se multiplient à grande vitesse, provoquant une tumeur. Cette modification anormale est surtout due aux UV A.

Détecté précocement, le cancer de la peau est un cancer bénin. L’exérèse (élimination) des tissus cancéreux se fait par chirurgie locale.
S’il est détecté tardivement, son pronostic est moins bon, notamment si des cellules cancéreuses ont migré et se sont disséminées dans l’ensemble de l’organisme.

Il existe deux sortes de cancers de la peau :

  • les carcinomes, qui ont une malignité locale et pour lesquels la chirurgie suffit (90% des cancers de la peau),
  • les mélanomes dans lesquels les cellules se multiplient rapidement et qui ont une tendance à envahir le reste de l’organisme si la lésion est enlevée tardivement : ce sont les plus dangereux.

Il faut se méfier des tâches pigmentées (et des grains de beauté) lorsqu’elles se modifient en surface, en contours et en couleur de façon asymétrique. Mieux vaut alors consulter un médecin ou un dermatologue.

On admet généralement qu’il faut 10 à 15 ans d’exposition excessive pour déclencher un cancer.