Soins après brûlure


Soins locauxSoins générauxPrévention de l’infection

Soins locaux

Premier degré

La brûlure du premier degré guérit spontanément en quelques jours.
La peau peut desquamer après quelques jours (la peau « pèle »). C’est un phénomène normal d’élimination des couches de cellules mortes suite au choc thermique. Il n’y a pas lieu d’essayer d’empêcher ce phénomène ni de l’accélérer en arrachant les plaques de peau mortes, on fragiliserait ainsi l’épiderme.
la peau pèle
Un phénomène naturel : la peau pèle, les cellules mortes sont éliminées

N’oubliez pas d’hydrater votre peau pour l’aider à récupérer son élasticité.

Premier degré, si la peau tire

Mécanisme
Après une brûlure du premier degré, il est fréquent que la peau « tire ». Ce phénomène est lié à la conjonction d’un dessèchement en surface (la peau se rétracte) et d’un œdème en profondeur (la peau s’étend).

Comment l’éviter
Ce phénomène inconfortable, voire douloureux, est aisément empêché par l’application d’un gel hydratant et apaisant sur la brûlure.

Les gels osmotiques
Les gels osmotiques permettent la résorption rapide de la brûlure.

Second degré superficiel

Procéder à un nettoyage au savon avec un antiseptique dermique ou appliquer un gel hydratant osmotique. Compte-tenu du risque d’infection, évitez ensuite tout contact entre la peau et l’extérieur.

Une fois les bulles percées, il va se former une « croûte ». Il ne faut pas l’arracher, car on ralentirait la cicatrisation et on augmenterait le risque de cicatrice visible (peau plus fine, sensible au soleil, moins colorée…).

second degré superficiel

On applique sur la brûlure un pansement de type pansement gras, qui sera changé tous les deux jours ou un gel hydratant et apaisant. Aucun produit coloré (du type éosine) n’est appliqué sur la brûlure car il empêcherait d’en suivre l’évolution, et notamment de détecter une éventuelle inflammation.

En cas d’aggravation de la brûlure avec augmentation ou réapparition de la douleur et de l’inflammation, il est préférable de consulter car il y a risque de surinfection.

Soins généraux

Douleur – fièvre

Traiter et prévenir
La brûlure pouvant provoquer douleur ou fièvre, on évite les deux en prenant un antalgique (contre la douleur) antipyrétique (contre la fièvre), comme l’aspirine, le paracétamol ou l’ibuprofène.

Prévention de l’infection

Tétanos

Un risque accru de contamination
Le risque tétanique augmente fortement après la brûlure. La zone brûlée constitue en effet une porte d’entrée aisée pour le tétanos dans les jours qui suivent la brûlure.

Vérifier la couverture
En cas de brûlure, il est judicieux de vérifier si la vaccination tétanos a été faite et est encore efficace, notamment chez l’enfant, les sujets âgés et les patients venant d’un autre pays.
En cas de doute, il faut vacciner (la vaccination est valable 10 ans).

Hygiène

Risque exogène
La brûlure est sensible à une infection exogène (en provenance de l’extérieur : autres personnes, objets…). Une des fonctions du pansement est de protéger la brûlure de l’extérieur. Si le pansement est souillé, on le change.

Risque endogène
L’infection peut avoir une origine endogène : les microbes viennent de la personne brûlée elle-même (peau, tube digestif). La personne brûlée doit donc conserver une hygiène rigoureuse de la brûlure : pas de grattage, même si il y a prurit (démangeaison), pas de contact des mains avec la brûlure…

Antibiothérapie

Apport des antibiotiques
Les antibiotiques sont des médicaments qui attaquent et détruisent les bactéries.
Les antibiotiques par voie orale (comprimé, gélule) passent dans le sang qui les véhicule partout dans le corps. Elles peuvent ainsi détruire les bactéries qui auraient pénétré par la brûlure.
antibiothérapie

Ainsi, les antibiotiques peuvent enrayer une infection en cours.
Les antibiotiques ne détruisent pas les bactéries présentes sur la peau ou dans l’environnement de la plaie. Elles n’ont donc pas un rôle préventif.

Limites des antibiotiques
Il existe de nombreux antibiotiques. Aucun ne détruit toutes les bactéries, chacun ayant un mode d’action différent et il existe donc des bactéries que l’on a du mal à détruire. C’est pourquoi lors d’une infection on essaie souvent d’identifier les bactéries responsables pour choisir un antibiotique (en faisant un antibiogramme).
Plus on prend d’antibiotiques dans sa vie, moins ils sont efficaces. Chacun possède un « capital-antibiotiques » qu’il gaspille s’il utilise les antibiotiques sans nécessité.

Antibiotique : comment les gérer
C’est pourquoi l’usage des antibiotiques doit être limité aux cas où une infection est en cours ou à craindre, l’antibiotique doit alors être judicieusement choisie. Ceci relève bien entendu d’une consultation médicale.
Par contre la personne brûlée peut limiter les possibilités d’infection, ce qui limitera le recours aux antibiotiques et protégera son « capital-antibiotiques ».