Le lien essentiel entre vitamine D et cicatrisation des brûlures

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Rédigé par L'équipe Santé sur le Net et publié le 12 mai 2025

Lorsqu’une brûlure survient, les premiers réflexes sont souvent mécaniques : on refroidit la plaie sous l’eau, on applique des crèmes cicatrisantes, on consulte rapidement un médecin. Pourtant, sous la surface de la peau, un élément moins connu mais tout aussi crucial s’active en coulisse pour assurer une réparation optimale : la vitamine D.

vitamine D brûlure

Comprendre la vitamine D

La vitamine D n’est pas une simple vitamine. Elle est une véritable hormone produite par notre organisme principalement sous l’action des rayons du soleil, ce qui lui vaut son surnom évocateur de « vitamine du soleil ». Dans la famille des vitamines D, deux formes principales se distinguent : la vitamine D2 (ergocalciférol), présente dans certains végétaux et compléments alimentaires végétaux, et la vitamine D3 (cholécalciférol) également disponible sous forme de compléments alimentaires, synthétisée naturellement par la peau exposée aux rayons UVB du soleil. Cette dernière, la plus efficace, se retrouve aussi dans des sources animales comme les poissons gras ou les œufs.

Son rôle dépasse largement la simple fixation du calcium sur les os. Elle participe activement à la modulation du système immunitaire, notamment en stimulant la production de cathelicidine, un peptide antimicrobien naturel qui protège la peau contre les infections. On comprend ainsi mieux pourquoi, face à une brûlure, un apport suffisant en vitamine D devient essentiel pour renforcer les défenses de la peau et accélérer sa guérison.

Une étude menée à l’Université de Birmingham, auprès de patients souffrant de brûlures couvrant jusqu’à 20 % de la surface corporelle, révèle que les personnes supplémentées en vitamine D voient leur cicatrisation s’améliorer nettement, avec une réduction des infections locales. Ces résultats montrent à quel point une carence peut compromettre la réparation naturelle de la peau.

Carence en vitamine D : causes et conséquences

La principale cause d’une carence en vitamine D reste le manque d’exposition au soleil. Les personnes vivant dans les régions peu ensoleillées, passant beaucoup de temps en intérieur ou utilisant systématiquement des écrans solaires à fort indice de protection sont particulièrement exposées à ce risque. À cela s’ajoute souvent une alimentation pauvre en poissons gras, en œufs ou en produits laitiers enrichis, qui représentent pourtant des sources alimentaires essentielles de vitamine D.

À moyen terme, les conséquences d’un manque de vitamine D sont nombreuses : affaiblissement de la densité osseuse (ostéoporose chez l’adulte), fatigue musculaire persistante, douleurs osseuses et fragilité accrue face aux infections. Au niveau psychologique, plusieurs études récentes indiquent une corrélation entre carence en vitamine D et symptômes de dépression, soulignant l’importance d’un taux adéquat pour le bien-être global.

Identifier une carence : les signes qui alertent

Une carence se manifeste souvent par des signes subtils mais persistants : une fatigue musculaire inexpliquée, des douleurs diffuses ou un état de fatigue chronique, voire une tendance aux infections répétées. Psychologiquement, on observe fréquemment une humeur maussade, anxieuse ou déprimée sans raison apparente.

Certaines personnes sont plus à risque : enfants en pleine croissance, adolescents, personnes âgées en maison de retraite, individus à peau foncée (qui synthétisent moins efficacement la vitamine D), ou encore patients souffrant de maladies chroniques de l’intestin qui limitent l’absorption des nutriments.

Sources et complémentation pour un apport optimal

Si le soleil reste la source naturelle idéale pour produire de la vitamine D, il est primordial d’équilibrer cette exposition afin d’éviter les risques cutanés comme le vieillissement prématuré ou le cancer de la peau. Une exposition modérée, de 10 à 20 minutes par jour, en exposant idéalement les avant-bras et le visage, suffit généralement pour maintenir un taux adéquat, particulièrement entre mars et octobre sous nos latitudes françaises.

L’alimentation joue également un rôle clé : privilégiez les poissons gras comme le saumon ou le maquereau, l’huile de foie de morue, les œufs ou les produits laitiers enrichis. Lorsque ces sources s’avèrent insuffisantes, la complémentation devient incontournable. Les compléments alimentaires de vitamine D3, disponibles sous forme de capsules ou d’ampoules, représentent une option pratique et sûre pour garantir un apport optimal, particulièrement durant les mois d’hiver ou après une intervention chirurgicale importante.

Les autorités de santé recommandent un apport quotidien de 600 à 800 unités internationales (UI) pour les adultes, avec un seuil maximal sécurisé à ne pas dépasser, fixé à 4000 UI par jour. Un dosage sanguin peut s’avérer utile pour ajuster précisément vos besoins.

Prendre soin de sa peau après une brûlure avec la vitamine D

Après une brûlure, la peau sollicite fortement les réserves de vitamine D pour se régénérer. Des études récentes, comme celle menée à Birmingham, montrent clairement que la supplémentation accélère la cicatrisation, diminue les risques infectieux et réduit l’apparition de chéloïdes, ces cicatrices épaisses et disgracieuses dues à une prolifération excessive de tissu cicatriciel. Ce phénomène est accentué chez les personnes à peau foncée, chez qui la production de vitamine D est naturellement plus faible.

Dans ce contexte, assurer un apport suffisant en vitamine D peut littéralement changer la donne en facilitant la régénération cutanée, en limitant la formation de cicatrices anormales et en renforçant la barrière immunitaire de la peau. La prise d’un complément adapté, en accord avec un professionnel de santé, devient alors un geste essentiel pour toute personne en phase de guérison post-brûlure ou après une chirurgie esthétique majeure (abdominoplastie, réduction mammaire ou lifting corporel, par exemple).

Optimiser ses niveaux de vitamine D après une brûlure, c’est donc offrir à sa peau toutes les chances d’une réparation efficace, rapide et esthétique. Un geste aussi simple que stratégique pour préserver durablement la qualité et la santé de votre peau.

*Ne se substitue pas à une alimentation variée et équilibrée et à un mode de vie sain.

Sources : 

Al-Tarrah, K., Jenkinson, C., Hewison, M., Moiemen, N., & Lord, J. (2017). Influence of vitamin D on outcomes following burn injury: An observational cohort study.

Gottschlich, M. M., Mayes, T., Khoury, J., & Kagan, R. J. (2017). Clinical trial of vitamin D2 vs D3 supplementation in critically ill pediatric burn patients.

Rousseau, A. F., Damas, P., Ledoux, D., & Cavalier, E. (2018). Vitamin D status and its influence on outcomes following major burn injury.