Syndrome de Lyell : nécrolyses épidermiques

Actualités

Rédigé par Estelle B. et publié le 18 octobre 2019

Certaines allergies médicamenteuses peuvent évoluer en une maladie dermatologique très grave, détruisant la peau et les muqueuses, le syndrome de Lyell. Les patients atteints de ce syndrome souffrent ainsi de lésions ressemblant à des brûlures, qui sont en réalité provoquées par les médicaments qu’ils ont absorbés. Santé Sur le Net revient sur ce syndrome rare, mais grave.

personne se grattant la main à cause de brûlures dû au syndrome de Lyell

Allergie médicamenteuse et syndrome de Lyell

La prise de médicaments peut chez certains patients provoquer des réactions allergiques. Les plus communes et les plus connues sont l’eczéma de contact, l’urticaire ou la rhinite allergique. Mais dans certains cas, l’allergie médicamenteuse peut évoluer vers des complications graves, le syndrome de Lyell et le syndrome de Stevens-Johnson, encore appelées des nécrolyses épidermiques.

À savoir ! Le syndrome de Stevens-Johnson est utilisé pour décrire les formes limitées de nécrolyse épidermique, tandis que le syndrome de Lyell est réservé aux formes étendues.

Ces allergies sont rares, puisqu’elles ne concernent qu’environ 2 cas par million de personnes et par an, mais elles constituent des urgences vitales. En effet, ces deux syndromes se caractérisent par une destruction brutale de la couche superficielle de la peau et des muqueuses. Elles se manifestent par une érosion cutanée, qui ressemble en nature et en douleur à des brûlures graves.

Quand la prise d’un médicament met en péril la peau et les muqueuses

Dans la majorité des cas, le syndrome de Lyell et le syndrome de Stevens-Johnson sont liés à la prise d’un médicament. Une allergie médicamenteuse est ainsi impliquée dans près de 60 % des cas et suspectée dans 30 % des cas. Il faut noter cependant que dans certains cas, aucune prise médicamenteuse ne peut expliquer la survenue du syndrome.

De nombreux médicaments sont susceptibles de provoquer un tel syndrome, même si certains médicaments sont considérés à haut risque, car ils comptabilisent à eux seuls près de la moitié des cas :

Une prise en charge proche de celle d’un grand brûlé

Le syndrome de Lyell et le syndrome de Stevens-Johnson provoquent des bulles cutanées et des érosions muqueuses douloureuses. Les douleurs intenses et l’état cutané peuvent faire penser à des brûlures graves. Mais les lésions cutanées s’accompagnent également d’une fièvre. Les lésions apparaissent généralement au niveau du visage et du tronc, avant de s’étendre sur l’ensemble du corps. Parfois, la peau se décolle en lambeaux et les muqueuses sont fortement atteintes.

Le pronostic du syndrome de Lyell est grave, avec 20 à 25 % de mortalité et près de 50 % de séquelles, en particulier au niveau des yeux. En effet, les atteintes cutanées sont telles qu’elles peuvent entraîner une insuffisance rénale et une défaillance cardiaque, mais aussi des infections généralisées et des problèmes immunitaires.

La prise en charge est effectuée dans un service d’urgences et s’apparente à celle des grands brûlés :

  • Un remplissage vasculaire pour compenser les pertes de liquide au niveau de la peau et des muqueuses ;
  • Une surveillance de la fonction respiratoire ;
  • Le traitement des douleurs ;
  • Une désinfection cutanée et la pose de pansements adaptés.

Aucun médicament ne permet de traiter directement le syndrome de Lyell. En France, environ 120 personnes sont victimes chaque année d’un syndrome de Lyell ou de Stevens-Johnson.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson. Roujeau, Jean-Claude. ORPHANET. Consulté le 11 octobre 2019.