Accidents domestiques : les brûlures pédiatriques toujours aussi fréquentes

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Rédigé par Julie P. et publié le 25 janvier 2018

Chaque année, en France, plus de 400 000 personnes sont brûlées et 10 000 d’entre elles se verront hospitalisées compte tenu de la gravité de leur brûlure. Parmi ces patients admis dans un service hospitalier, plus d’un tiers sont des jeunes enfants âgés de moins de 5 ans. Quels sont les enfants les plus à risque ? Pourquoi la brûlure chez l’enfant doit-être considérée différemment ? Focus sur tout ce qu’il y a à savoir sur les accidents de la vie courante par brûlures pédiatriques.

Brûlures pédiatriques

Brûlures pédiatriques : profil type

Selon une étude épidémiologique réalisée sur le sujet, en 1995, on identifie que l’enfant le plus à risque est :

  • Un garçon dans 60% des cas ;
  • Agé de 24 mois ;
  • Se brûlant dans la cuisine (63% des cas) avec un liquide chaud (75% des cas), soit par projection ou immersion.

À savoir ! Une brûlure est une lésion de la peau ou d’un autre tissu organique principalement causée par la chaleur ou les rayonnements, la radioactivité, l’électricité, la friction ou le contact avec des produits chimiques.

Le dernier rapport de l’INVS (Institut National de Veille Sanitaire) publié en 2014, montre qu’en 2011, les enfants de moins de 5 ans représentaient 32 % des hospitalisations pour motif de brûlures, soit un taux d’hospitalisation de 96 hospitalisations pour 100 000 enfants.

Chez cette population infantile, le taux d’incidence chez les garçons était 1,3 fois plus important que chez les filles. La brûlure était considérée comme grave pour 5 % des enfants âgés de moins de 5 ans.

À savoir ! Les brûlures graves sont définies comme les brûlures remplissant l’une des trois conditions suivantes :

  • Brûlures couvrant au moins 20 % de la surface du corps chez les enfants de moins de 5 ans ;
  • Brûlures couvrant au moins 30 % de la surface du corps chez les personnes âgées de plus de 5 ans et/ou
  • Présence de brûlures au niveau des voies respiratoires.

Un fait important : 60 % des enfants brûlés de moins de 5 ans sont hospitalisés hors des 20 Centres de Traitement des Brûlés (CTB) implantés actuellement en France.

Plusieurs causes peuvent expliquer cette importante prise en charge hors CTB :

  • Le manque de places disponibles en CTB ou un aménagement territorial des CTB non approprié à la demande ;
  • Un transfert secondaire en CTB non répertorié dans l’étude ;
  • Un nombre de diagnostic de brûlures superficielles (juste ou erroné) important ;
  • La mise à disposition dans certaines unités pédiatriques, de lits pour enfants brûlés ;
  • La nécessité pour les parents de voir leur enfant hospitalisé proche de chez eux.

Une prise en charge très spécifique pour les enfants

Chez l’enfant, les cicatrices causées par les brûlures sont susceptibles d’évoluer jusqu’à la fin de la croissance et il est impératif que l’enfant soit suivi médicalement tout au long de son développement.

Dans les cas les plus graves, la peau cicatricielle, plus fragile et moins élastique, peut empêcher la croissance et entraîner des déformations osseuses.

Un autre point majeur chez le jeune enfant est de veiller à l’évolution esthétique.

Par exemple, les petites filles brûlées au thorax pendant leur enfance devront être suivies chirurgicalement pendant leur adolescence afin d’avoir une poitrine harmonieuse.

Mieux répertorier les cas de brûlures pour mieux les prévenir

Entre 2008 et 2011, les données de Santé Publique France montrent que le nombre d’hospitalisations pour brûlures reste stable et avoisinent les 12 000 chaque année. De manière constante, 30% de ces hospitalisations concernent des enfants de moins de 5 ans.

Santé Publique France conseille de commencer la prévention au moment où les enfants commencent à maîtriser la marche.

La prévention des brûlures pédiatriques passe par la mise en place de campagne (à la télévision, dans les pôles de petite enfance, auprès des assistantes maternelles etc…) mais aussi par l’adoption et le respect de mesures réglementaires visant à rendre les logements plus sécurisés.

Les mesures en place actuellement sont :

  • La limitation de la température de l’eau chaude au robinet (50 °C dans les pièces destinées à la toilette et 60°C dans les autres pièces) par l’arrêté du 30 novembre 2005 ;
  • L’obligation d’installer un détecteur autonome de fumée dans tous les logements d’habitation avant le 8 mars 2015.

Pour améliorer la pertinence des informations recueillies et améliorer la prévention auprès des parents et des enfants, les services hospitaliers vont inclure désormais les causes de brûlures dans leur analyse épidémiologique.

Julie P., Journaliste scientifique

– Prévention des brulures pédiatriques : un enjeu majeur de santé. S.Gaucher. JIM. Consulté le 22 janvier 2018.