La révolution de la bio-imprimante 3D pour les greffes de peau

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Rédigé par Charline D. et publié le 3 décembre 2021

Après une dizaine d’années de recherche, une bio-imprimante 3D conçue à Bordeaux vient d’intégrer l’hôpital de la Conception à Marseille.  L’objectif est de produire de la peau à partir d’un échantillon de cellules des patients nécessitant une greffe de peau. Une véritable révolution dans le domaine  ! Dès 2022, un essai clinique débute.

bio-imprimante 3D

Bio-imprimante 3D : une révolution dans la médecine régénératrice

La science-fiction semble faire irruption dans la réalité avec les possibilités que laisse présager la bio-imprimante 3D développée par des chercheurs français. Cette fameuse imprimante est, en effet, destinée à produire des tissus biologiques qui ont vocation à être greffés, à partir des propres cellules d’un patient. Une véritable première mondiale dans le domaine de la médecine régénératrice.

La bio-impression offre de nouvelles réponses thérapeutiques pour réparer ou remplacer des tissus abîmés, par exemple chez les grands brûlés, les accidentés de la route ou les patients ayant subi une ablation cutanée à but thérapeutique. La révolution de l’outil réside dans le fait que l’imprimante permette de reproduire un tissu extrêmement proche du tissu cutané physiologique, et de personnaliser complétement ce tissu.

La plateforme de bio-impression mise au point par l’équipe bordelaise est la première dans l’industrie pharmaceutique à permettre une reconstitution totale du tissu cutané, autrement dit, comprenant le derme et l’épiderme, soit la quasi-totalité des couches de la peau.

Le processus de reconstitution cutané s’étend sur environ 3 semaines. Une biopsie est nécessaire pour obtenir un échantillon cutané du patient, duquel les cellules sont extraites pour ensuite être amplifiées et bio-imprimées jusqu’à obtenir une nouvelle peau. L’intérêt de la bio-impression, selon le fondateur de Poietis, la société bordelaise à l’origine de cette petite révolution, est d’augmenter d’un facteur 10 (et peut être un jour d’un facteur 100) la dimension du tissu prélevé.

Les premières greffes prévues pour 2022

Dans le but d’expérimenter ce nouvel outil, une première plateforme de bio-impression robotisée Française a pris quartier au sein du laboratoire de thérapie cellulaire de l’hôpital de la Conception de Marseille.

L’essai clinique débutera en 2022. Une étape indispensable avant de pouvoir utiliser l’outil à plus grande échelle chez l’homme. Les chirurgiens plastiques qui devront tester ces nouvelles peaux attendent qu’elles puissent s’intégrer totalement dans le milieu à greffer. En effet, il faut obtenir la fusion entre le derme et l’épiderme, l’intégration des vaisseaux sanguins, et à terme une bonne souplesse et résistance du tissu bio-imprimé.

Dès le feu vert des autorités de santé obtenu, l’essai clinique pourra débuter sur 12 patients, début 2022, selon plusieurs critères (l’âge, la bonne vascularisation, etc.) permettant de donner les meilleures chances à la greffe.

Outre la réparation cutanée, cette innovation permet d’ouvrir la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques, et laisse entrevoir le fait de, pourquoi pas, un jour, pouvoir réparer ou remplacer des organes beaucoup plus complexes.  La médecine robotisée et personnalisée semble se frayer un chemin vers l’avenir.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– A Marseille, bientôt une première greffe de peau grâce à une imprimante 3D. madeinmarseille.net. Consulté le 01 décembre 2021.