Brûlure, qu’est-ce que la règle des 21 jours ?

Actualités

Rédigé par Estelle B. et publié le 7 mai 2023

Chaque année en France, environ 8 000 personnes sont hospitalisées pour des brûlures, très majoritairement accidentelles. Parmi ces patients, plus d’un quart sont des enfants de moins de 5 ans. La gravité et l’évolution de la brûlure dépendent du degré de la brûlure. En termes de cicatrisation, s’applique parfois la règle des 21 jours. Santé Sur le Net vous explique quelle est cette règle et dans quelles circonstances elle s’applique.

Brûlure, quand la peau est détruite par la chaleur

Une brûlure de la peau se définit comme une destruction cutanée consécutive à une agression thermique liée :

  • Au contact avec une source de chaleur : des flammes, des braises, un fer ou un four chaud, un liquide brûlant ou des vapeurs brûlantes ;
  • À l’exposition à des rayonnements ultra-violets, en particulier lors d’une exposition au soleil ;
  • À l’exposition à des rayonnements ionisants, un effet secondaire des traitements de radiothérapie.

En dehors de la chaleur, la peau peut être brûlée dans d’autres circonstances plus rares, comme l’exposition à des substances chimiques irritantes ou une électrisation. La gravité d’une brûlure se caractérise à partir de l’étendue des lésions cutanées, de leur localisation (certaines localisations sont associées à une gravité plus importante) et de leur profondeur. Certaines caractéristiques de la personne brûlée peuvent également contribuer à une gravité plus forte de la brûlure, notamment l’âge (avant 5 ans et après 60 ans) et les comorbidités (existence d’une ou plusieurs maladies chroniques).

La règle des 21 jours pour les brûlures du premier et du second degré

Les spécialistes définissent trois degrés de brûlures, qui déterminent la gravité des lésions et la prise en charge du patient :

  • Les brûlures du premier degré, où les lésions sont rouges, sèches et douloureuses, sans cloques ;
  • Les brûlures du second degré, qui sont elles-mêmes subdivisées en brûlures du second degré superficielles (peau gonflée, rouge, suintante, très douloureuse, avec des cloques remplies de liquide clair) et en brûlures du second degré profondes (peau pâle, peu sensible, avec des cloques blanchâtres) ;
  • Les brûlures du troisième degré, caractérisées par une peau noire ou brune, entourée de peau gonflée, sans cloque.

En termes de prise en charge et de cicatrisation, s’applique parfois la règle des 21 jours. De quoi s’agit-il ? Cette règle concerne uniquement les brûlures du premier et du second degré. Les brûlures du troisième degré constituent des urgences médicales, qui nécessitent une hospitalisation immédiate dans un service spécialisé dans la prise en charge des brûlures.

Le cap des 21 jours déterminant dans l’évolution d’une brûlure

Dans les brûlures du premier degré, l’atteinte de l’épiderme est seulement superficielle. Avec une prise en charge adaptée, la cicatrisation intervient en quelques jours, généralement entre 3 et 6 jours, sans laisser de cicatrice sur la peau. Pour les brûlures du second degré superficielles, l’épiderme est détruit et la membrane basale est atteinte. La cicatrisation intervient en temps normal entre 10 et 15 jours après la brûlure. Les brûlures du second degré profondes sont marquées par une atteinte du derme et sont plus lentes à cicatriser, généralement entre 21 et 35 jours.

La majorité des brûlures guérissent et cicatrisent donc en moins de 21 jours, d’où la règle des 21 jours. A 21 jours, une brûlure sans gravité doit être guérie et cicatrisée. Si ce n’est pas le cas, une consultation spécialisée est nécessaire, pour adapter la prise en charge. Si le degré de la brûlure est évalué au moment de la brûlure, une nouvelle évaluation peut être justifiée si l’évolution de la brûlure n’est pas celle attendue. Par exemple, une brûlure du second degré superficielle révèle en réalité une brûlure du second degré profonde, si elle n’est pas cicatrisée en moins de 21 jours. Dans tous les cas, il ne faut pas sous-estimer la gravité d’une brûlure et consulter le médecin ou les services d’urgence au moindre doute, en particulier chez les jeunes enfants et/ou lorsque les lésions cutanées n’évoluent pas favorablement.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Brûlures et cicatrisation. sffpc.org. Consulté le 2 mai 2023.
– Brûlures de la peau. ameli.fr. 29 mars 2023. Consulté le 2 mai 2023.